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 Carnet de souvenirs

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Crystal Passombre
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Crystal Passombre


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MessageSujet: Carnet de souvenirs   Carnet de souvenirs Icon_minitimeMer 23 Sep - 18:39

Un carnet noir, orné d'une rose argentées aux épines acérées, trouvé par hasard au fond d'une malle... Sur la tranche et sur la première page sont inscrits ces mots : "Carnet de souvenirs", à l'encre bleu sombre, d'une écriture élégante et pointue.

C'est stupide, ce titre, quand on le lit. Mais personne ne lira ces pages. Elles sont pour moi, pour que je me souvienne. Oui, encore une phrase stupide, je sais, mais ça n'a pas d'importance, au fond. Il faut bien que j'écrive, vu que je vivrais à jamais, il faut bien que j'écrive pour ne pas oublier. Oui, se souvenir fait mal. Mais oublier les noms et les visages de ceux qu'on a connus et aimés est encore pire.

Commençons par le commencement, par l'époque où j'étais encore humaine, vivant à VU. Oui, mon histoire commence dans cette cité austère qui n'est plus mienne... J'ai été amoureuse, vous savez ? D'une jeune femme aux yeux verts, au rire qui m'envoûtait. Elle était tout ce que j'aurais voulu être : vive, joyeuse, habile... Aventureuse. Elle était Infiltrée, de VH, elle me l'a avoué un jour. J'aurais dû la dénoncer, j'en étais incapable, je ne l'aimais que plus de me faire confiance à ce point. L'idylle a duré trois ans.

Puis il l'ont trouvée, capturée. Brulée. Comme tous ceux avant elle qui avaient choisi la cité des toits, comme tous ceux avant elle qui avaient lutté pour l'Hérésie. J'ai voulu croire qu'elle était juste morte, que j'aurais dû m'y attendre. Rien à faire. Je ne pouvais m'empêcher de penser "Non, elle n'est pas morte. Ils l'ont tuée." Et je ne pouvais m'empêcher d'errer sur la place de sa mort, sachant que rien de bien ne pouvait en venir, incapable pourtant de m'arrêter. C'est là que je les ai vus, pour la toute première fois. Les amants maudits. C'est là que tout a commencé.

Je suis partie pour VH deux nuits plus tard. Seule, avec leurs indications en guise de guide. Parce que vivre dans la cité qui avait tué celle que j'aimais, ce n'était plus possible, tout simplement. Je me suis engagée dans l'Ordre des Ombres, d'abord, puis dans celui de la Lame, dans un premier temps comme simple membre, puis comme duelliste, enfin comme Bras Droit. C'est à ce moment que Vlad a commencé à me tourner autour, curieux simplement, puis de plus en plus insistant. Il disait m'aimer, vouloir me protéger, mais... Il ne voulait sans doute qu'on jouet, qu'une poupée à thésauriser, rien de plus. Et je n'étais plus capable d'aimer vraiment, comme j'avais pu tomber amoureuse, autrefois.
Il m'a maudite.
Condamnée à l'éternité.

Vous pensez bien, que comme malédiction, l'immortalité, a priori, ça ne paraissait pas très menaçant. Je lui ai ri au nez et j'ai repris mon rôle, comme si de rien n'était, l'ignorant ostensiblement. Il a fallu plusieurs années avant de comprendre le prix de cette éternité qui m'avait été infligée. Oui, infligée. Il a fallu que les gens autour de moi commencent à mourir, un à un, au combat, le plus souvent, parfois de maladie, très rarement de vieillesse. Et la douleur a commencé à s'accumuler, goutte après goutte, larme après larme, au creux de mon coeur qui ne pouvait cesser de battre, qui ne pouvait cesser d'aimer et de s'attacher. Ils sont morts, tous ceux que j'avais connu de ma vie de mortelle. Tous. Malgré mes efforts pour les protéger, malgré mes propres efforts pour les rejoindre dans la mort. les années, les décennies ont passé.

Et, quand je pensais que j'allais céder, aller le voir, lui demander, le supplier de mettre un terme à cette sinistre farce...

Il est mort. Tué par celle qu'il avait prise pour femme et qu'il a traité en poupée. Elysabeth, je crois... Elle lui en voulait vraiment, elle refuse même de prononcer son prénom. Toujours est-il que Vlad est mort, emportant le secret de ma malédiction. De mon immortalité. Puisse-t-il rôtir en enfer, s'il en existe un, ou en tout cas ne jamais sortir à nouveau du néant. J'ai été voir Rire et Soupir, pour leur demander s'il existait un remède, à cette éternité silencieuse qui m'a été donnée, s'ils pouvaient faire quelque chose. Rire, comme toujours, trouvait hilarant la nouvelle de la mort de son seigneur, et c'est donc Soupir qui a réfléchi à ma question. Il a promis de chercher, dans les livres, les grimoires, les notes de son maître décédé. Il a promis de faire les tests nécessaires, de parcourir la bibliothèque.

Je sais qu'il ne trouvera pas. J'ai envie de hurler à cette idée. Impossible. Le cri, les pleurs, les larmes... Il y a déjà longtemps que tout cela est resté bloqué au fond de ma gorge, près de ce coeur qui bat trop lentement, trop régulièrement. Froid, tellement froid et imperturbable... Pourquoi ne puis-je croire qu'il ne trouvera rien ? Parce que j'ai déjà cherché, dans les bibliothèques, dans les papiers personnels de Vlad. Oui, ce n'est pas pour rien, ce nom de Passombre... Mais il n'y a rien il était trop prudent, voilà tout, il me connaissait, peut-être mieux que je me connais moi-même. Navrant, n'est-ce pas ?

Il a passé des jours, des mois, des années à m'observer, à m'épier, sans parvenir à comprendre pourquoi je le repoussais, pourquoi je ne pouvais l'aimer. C'est sans doute le seul élément auquel il n'ait pas trouvé de réponse, à la toute fin. Pauvre Vlad. Brûle en enfer, Vlad. Et restes-y, surtout.
Tu ne verras pas mes larmes, tu ne sauras jamais qu'elles ont coulé pour toi. Est-ce vraiment pour toi, au fond ? Ou est-ce que cet amour que tu m'as porté, que je n'ai ni su ni voulu te rendre ? Oui, que je n'ai pas voulu...
J'ai décidé de ne plus aimer.
Plus jamais.
Parce qu'aimer fait souffrir, que souffrir fait regretter, que j'ai suffisamment de regrets. Trop, peut-être. Donc c'est fini, pour moi. Fini l'amitié comme l'amour, la douleur et la déchirure du deuil... Je n'aimerais que ma cité, m'étais-je promis, parce qu'elle ne mourra pas, pas tant que je serais en vie, pas tant que je veillerais sur elle... Ce qui veut dire veiller aussi sur ses habitants, de tout mon coeur, de toute mon âme. Je ne peux les empêcher de mourir, je le sais. Mais je pourrais peut-être retarder cet instant, juste un peu, un tout petit peu, et leur permettre de vivre dans une ville dont ils soient fiers.
Je ne mourrais, pas, il faut que je me fasse à cette idée. Alors autant se servir de cette immortalité...
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